1 Mises à jour mensuelles de Microsoft

Ce mois-ci, sept avis de sécurité ont été publiés dans le cadre des mises à jour menseulles de Microsoft. Nous attirons l'attention sur les vulnérabilités affectant Microsoft Office Word, considérées comme « critiques » par l'éditeur.

Les vulnérabilités corrigées permettent :

  • de l'exécution de code arbitraire à distance ;
  • l'atteinte à la confidentialité des données ;
  • l'élévation de privilèges ;
  • des dénis de services à distance ;
  • et de l'injection de code indirecte à distance.

Le CERTA recommande l'application de ces mises à jour dès que possible.

Documentation

2 Mises à jour consécutives de Mozilla Firefox

Le 9 octobre 2012, Mozilla a publié la version 16.0.0 de Mozilla Firefox. Cette nouvelle version corrigeait 13 vulnérabilités critiques. Ces vulnérabilités pouvaient être exploitées par un attaquant pour exécuter du code arbitraire à distance sans aucune interaction de l'utilisateur. En outre, le CERTA tient à souligner qu'à partir de cette version 16.0.0 de Mozilla Firefox, l'algorithme de hachage MD5 n'est plus accepté pour les signatures.

Le 11 octobre 2012, Mozilla publie la version 16.0.1 de Mozilla Firefox. Cette nouvelle version corrige une régression constatée dans Mozilla Firefox 16.0.0. Cette régression est une vérification qui n'est pas faite dans la méthode defaultValue. Elle permet à un attaquant d'effectuer des actions, souvent silencieuses, sur un autre domaine Internet que celui visité. Ce type de faille est principalement utilisé pour proliférer du code malveillant sur des sites communautaires ou pour récupérer des informations confidentielles de l'utilisateur.

Le CERTA recommande aux utilisateurs de mettre à jour rapidement le navigateur Mozilla Firefox en version 16.0.1.

Documentation

3 Des équipements réseau parfois négligés, mais cruciaux pour la sécurité

Lorsqu'il est question de maintenir à jour des systèmes à des fins de sécurité, il est parfois constaté que des équipements réseau sont, à tort, négligés. Pourtant, la compromission d'un des ces équipements peut avoir un impact très important sur la sécurité des réseaux. C'est notamment le cas des routeurs ou modems DSL.

Un exemple a été dévoilé récemment par Fabio Assolini, un chercheur travaillant chez Kaspersky Lab. Il décrit dans un article (cf. Documentation) comment plus de 4 millions de modems DSL ont été compromis au Brésil, ainsi que les conséquences de ces compromissions. Une grande partie des modems DSL distribués au Brésil partageaient une vulnérabilité similaire, située dans le firmware, qui permettait de se connecter à distance à l'interface d'administration de l'équipement sans connaître au préalable le mot de passe. C'est en exploitant cette vulnérabilité que des attaquants ont eu accès à des modems DSL, appartenant à des particuliers ou des professionnels, puis ont modifié leur configuration en changeant notamment l'adresse du serveur DNS à utiliser. En dirigeant les requêtes DNS vers un serveur qu'ils contrôlaient, les attaquants avaient la possibilité de rediriger tout utilisateur demandant un site connu et réputé fiable vers un site Web malveillant.

Les méthodes de mise à jour de tels équipements varient fortement selon les constructeurs et peuvent se révéler complexes. Le CERTA rappelle toutefois l'importance de prendre en compte tout équipement réseau dans le processus de mise à jour et, plus généralement, dans l'évaluation de la sécurité d'un réseau. Cela implique notamment le suivi des bulletins de sécurité relatifs à ces équipements et l'application des correctifs disponibles.

Documentation

4 Annonce de nouveau standard SHA-3

Le NIST a annoncé le 2 octobre 2012 le résultat de la compétition SHA-3. La fonction de hachage Keccak, conçue par G. Bertoni, J. Daemen, G. Van Assche de ST Microelectronics et M. Peeters de NXP Semiconductors, a été choisie comme nouveau standard.

Cette compétition, lancée en 2007, était motivée par une série d'attaques découvertes en 2005. Ces attaques ont permis de « casser » la plupart des fonctions existantes, comme MD5 ou SHA-1 et ont jeté un doute sur la sécurité à long terme de SHA-2, dont les principes de conception sont assez similaires à SHA-1.

Cependant, SHA-2 a jusqu'à aujourd'hui bien résisté aux tentatives de cryptanalyse. Le nouveau standard SHA-3 n'a donc pas vocation à remplacer SHA-2 dans l'immédiat, mais à coexister avec cette fonction et à offrir une solution de repli au cas où SHA-2 viendrait à être compromis. Comme SHA-2, SHA-3 permet le calcul d'empreintes de 224, 256, 384 et 512 bits.

De ce fait, le choix du NIST s'est porté sur une fonction offrant un profil très complémentaire de celui de SHA-2. Keccak repose sur des principes de conception différents de ceux de SHA-2 et de ces prédecesseurs, tant au niveau de la structure générale que des opérations élémentaires utilisées. Ces nouveaux principes rendent improbable la découverte d'une attaque affectant ces ceux fonctions à la fois. Dix ans de tentatives infructueuses pour attaquer SHA-2 ont renforcé la confiance qu'on peut accorder à cette fonction. Toutefois, Keccak a bénéficié d'une meilleure connaissance des techniques d'attaques potentielles lors de sa conception et dispose d'une grande marge de sécurité. Ces deux fonctions offrent donc un bon niveau de sécurité par rapport à l'état de l'art.

Les implantations matérielles de Keccak peuvent offrir des débits élevés ou une bonne résistance aux attaques par canaux auxiliaires, alors que SHA-2 peut être implémenté de manière légèrement plus compacte. En implémentation logicielle, du fait du type d'instructions utilisées, SHA-2 permet d'obtenir de meilleurs débits.

Les fonctions de hachage sont utilisées par de nombreux mécanismes cryptographiques tels que la signature électronique, le calcul de motifs d'intégrité de messages, la génération de nombres aléatoires, les fonctions de dérivation de clés ou encore le stockage des mots de passe.

Documenation

5 Recommandations de sécurité relatives à IPsec

La technologie IPsec permet de protéger efficacement la confidentialité et l'intégrité de toutes sortes de flux transitant sur des réseaux IP. Elle est disponible nativement sur beaucoup d'équipements réseau ainsi que sur les principaux systèmes d'exploitation, à la fois pour les postes de travail, les serveurs ou les terminaux mobiles.

Plusieurs solutions d'accès à distance à un réseau reposent sur IPsec. Elles sont donc couramment utilisées pour répondre aux problématiques de mobilité. Le champ d'application d'IPsec va toutefois bien au-delà de ce sujet et s'étend aussi bien aux réseaux locaux au sein des centres serveurs qu'aux liaisons entre les différents établissements d'un organisme.

L'ANSSI a récemment publié un guide destiné à mieux faire connaître IPsec et à comprendre comment cette solution peut améliorer notablement la sécurité de nombreux systèmes sans exiger d'investissements lourds (cf. documentation).

Documentation

6 Recommandations de sécurité relatives à la télé-assistance

L'ANSSI a récemment publié une note technique de recommandations de sécurité relatives à la télé-assistance (cf. documentation).
Cette note traite en particulier de la fonctionnalité assistance à distance de Microsoft et de la suite VNC.

Largement utilisées pour répondre à des problématiques de réactivité et de ressources humaines, les solutions de télé-assistance ne sont pas exemptes de vulnérabilités (cf. les nombreux avis et alertes publiées régulièrement par le CERTA sur ces technologies).

Le CERTA ne peut qu'inciter ses lecteurs à appliquer les recommandations préconisées dans cette note, afin de limiter l'exposition des réseaux et postes sur lesquels ces technologies sont employées.

Documentation


7 Rappel des avis émis

Dans la période du 05 au 11 octobre 2012, le CERTA a émis les publications suivantes :

  • CERTA-2012-AVI-545 : Multiples vulnérabilités dans Wireshark
  • CERTA-2012-AVI-546 : Multiples vulnérabilités dans Apple OS X Server
  • CERTA-2012-AVI-547 : Vulnérabilité dans HP Network Node Manager i (NNMi)
  • CERTA-2012-AVI-548 : Multiples vulnérabilités dans VMware
  • CERTA-2012-AVI-549 : Vulnérabilités dans IBM Lotus Notes Traveler
  • CERTA-2012-AVI-550 : Vulnérabilité dans le système SCADA Siemens SIMATIC S7-1200
  • CERTA-2012-AVI-551 : Multiples vulnérablilités dans Google Chrome
  • CERTA-2012-AVI-552 : Vulnérabilités dans IBM Tivoli Directory Server
  • CERTA-2012-AVI-553 : Multiples vulnérabilités dans Adobe Flash Player
  • CERTA-2012-AVI-554 : Vulnérabilités dans Microsoft Office
  • CERTA-2012-AVI-555 : Vulnérabilité dans Microsoft Works
  • CERTA-2012-AVI-556 : Vulnérabilité dans le composant de nettoyage HTML de Microsoft
  • CERTA-2012-AVI-557 : Multiples vulnérabilités dans FAST Search Server
  • CERTA-2012-AVI-558 : Vulnérabilité dans le noyau Microsoft Windows
  • CERTA-2012-AVI-559 : Vulnérabilité dans Kerberos de Microsoft
  • CERTA-2012-AVI-560 : Vulnérabilité dans Microsoft SQL Server
  • CERTA-2012-AVI-561 : Multiples vulnérabilités dans les produits Mozilla
  • CERTA-2012-AVI-562 : Vulnérabilité dans RSA Adaptative Authentication
  • CERTA-2012-AVI-563 : Multiples vulnérabilités dans Pale Moon
  • CERTA-2012-AVI-564 : Multiples vulnérabilités dans Cisco ASA
  • CERTA-2012-AVI-565 : Vulnérabilité dans Joomla!
  • CERTA-2012-AVI-566 : Vulnérabilités dans HP Secure Web Server
  • CERTA-2012-AVI-567 : Multiples vulnérabilités dans Cisco Firewall Services Module
  • CERTA-2012-AVI-568 : Multiples vulnérabilités dans Cisco WebEx
  • CERTA-2012-AVI-569 : Vulnérabilité dans ISC BIND

Rappel des publications émises

Dans la période du 01 octobre 2012 au 07 octobre 2012, le CERT-FR a émis les publications suivantes :