1 Programme tiers et confiance : des écueils

Mises en garde

Le CERTA met régulièrement en garde contre des applications non officielles ou encore contre des greffons ou des extensions provenant de contributeurs extérieurs au projet. Ceci est vrai pour les applications dont le code source n’est pas public, mais également pour les applications à code source ouvert pour lesquelles aucune revue de code sérieuse et méthodique n’a été entreprise.

L’application peut être néfaste dès sa mise en ligne. C’est le cas de certains gratuiciels (freewares) qui contiennent de logiciels espions. Ces derniers peuvent remonter des habitudes de navigation à un serveur entrant dans la chaîne d’envoi de publicités ciblées. Sur les boutiques non officielles pour les ordiphones, de nombreuses applications dites bancaires sont en fait de nouvelles formes de filoutage, par interception des données de l’utilisateur.

Mais l’application initiale peut également être anodine lors d’une première version, puis perdre de son innocuité lors d’une mise à jour. Un exemple récent, simplement illustratif, est celui d’une extension pour Firefox dont le nom est ShowIP. Jusqu’à la version 1.0, elle affiche l’adresse IP du serveur sur lequel l’internaute est connecté, dans la barre d’état du navigateur. La résolution DNS effectuée par le poste suffit à obtenir l’information d’adressage, qui est ensuite affichée. Lors d’une mise à jour (1.3), le comportement a changé : les adresses des pages visitées par l’internaute sont envoyées parallèlement vers le serveur d’une société commerciale. De plus, cet envoi n’est même pas chiffré. Il y a une fuite de données qui rend l’application malveillante.

Alertée, la fondation Mozilla a retiré la version intrusive du catalogue des extensions, pour ne proposer que la version 1.0.

Cette réaction est positive, mais elle met en lumière que la publication du programme n’est pas précédée d’une analyse de sécurité.

Recommandations

Le CERTA recommande, tout en respectant la PSSI en vigueur :
  • d’appliquer les correctifs de sécurité ;
  • d’utiliser des produits maintenus, en vérifiant au maximum leur innocuité, voire, selon les contraintes réglementaires (exemple : RGS) ou des enjeux stratégiques, des produits dont la sécurité a été évaluée (voir section Documentation) ;
  • d’établir et d’appliquer une politique prudente d’utilisation des applications et des extensions ;
  • de filtrer les flux sortants, de les journaliser et d’exploiter régulièrement ces journaux.

Documentation

2 Les noms de domaine internationalisés

Depuis le 3 mai 2012, il est possible d’enregistrer des noms de domaine sous les extensions opérées par l’AFNIC en utilisant de nouveaux caractères, comprenant notamment des lettres accentuées.

Les extensions de noms de domaine concernées sont .FR, .YT, .PM, .WF, .TF et RE. La liste des 30 nouveaux caractères admis est disponible sur le site de l’AFNIC (cf. section Documentation).

Cette nouveauté, présentée comme un outil d’amélioration de la communication digitale, est susceptible de faciliter la tâche aux typosquatters. Le typosquatting consiste à enregistrer un nom de domaine très proche d’un nom de domaine cible dans le but de piéger les utilisateurs commettant des erreurs de typographie.

L’AFNIC procède à un enregistrement en deux étapes. Ainsi, du 3 mai 2012 au 3 juillet 2012 a lieu la période d’enregistrement prioritaire, permettant aux titulaires d’un nom de domaine déjà existant de déposer les variantes souhaitées. L’ouverture à tous aura lieu le 3 juillet 2012.

Il sera donc nécessaire d’être d’autant plus vigilant lors de la saisie d’un nom de domaine.

2.1 Documentation :

https://www.afnic.fr/fr/produits-et-services/les-idns.html

3 Suites de la vulnérabilité critique dans Oracle TNS

Dans le bulletin d’actualité CERTA-2012-ACT-017, une vulnérabilité critique affectant Oracle TNS, supposée corrigée par l’éditeur, avait été évoquée. Oracle a publié, le 30 avril 2012, une alerte de sécurité concernant cette faille (référence CVE-2012-1675). L’éditeur confirme la possibilité d’exploiter la vulnérabilité à distance sans utiliser d’identifiants légitimes. Aucun correctif n’est disponible, seuls des contournements provisoires sont proposés.

Le CERTA recommande l’application des méthodes de contournement proposées par l’éditeur.

Documentation :

Rappel des avis émis

Dans la période du 23 au 29 avril 2012, le CERT-FR a émis les publications suivantes :